Pierre Camille Pambu Bodo est originaire de la province rurale du Bas-Congo, il est issu de la société traditionnelle Kongo et membre de la tribu Bayombe. Tout d’abord artisan Pierre Bodo travaille auprès de son père fabricant d'outils utilitaires et de vaisselle en bois.
En 1970, il s’installe à Kinshasa et rejoint l’atelier de peinture de Lomavin et de son associé Mbuta Masunda où il trouve du travail en peignant des enseignes publicitaires. À la demande de clients féticheurs qui pratiquent les guérisons traditionnelles, il réalise des peintures avec des démons et sorciers comme personnages centraux. Deux ans plus tard, Pierre Bodo ouvre son atelier et s’affranchit peu à peu des commandes pour créer une œuvre plus personnelle, s’inscrivant dans la tradition de la peinture populaire kinoise.
Pierre Bodo est l’un des fondateurs et défenseurs du mouvement anti-académique de peintres kinois voulant peindre « pour tout le monde ». Leurs ateliers sont ouverts dans la rue pour que la population réagisse et commente leurs créations. Il acquiert rapidement une notoriété internationale avec l’exposition « Art partout » qui se déroule en 1978.
Les années 1990 voit apparaître progressivement un changement de style avec l’ouverture à des thèmes non religieux, offrant au regard un paradis onirique mêlant nature et vie humaine. Son imagination est nourrie par le monde de ses rêves ancrée dans la culture africaine. Le titre de « Jérôme Bosch africain » lui est alors attribué.
En 2005, il développe la série des femmes-arbres dites « femmes surchargées » et à partir de 2010 il commence ses œuvres sur les sapeurs à têtes d’oiseaux et avant son décès brutal en 2015, les œuvres de Pierre BODO changent et explorent des thèmes très intimistes ou symbolistes.
Figure de proue de la peinture populaire du Congo-RDC avec Moke et Chéri Sampa, l’œuvre de l’atelier « Art Bodo » a été exposée à travers le monde entier : aux Etats-Unis dès 2005, au Guggenheim à Bilbao en Espagne en 2006, à la Tate Modern à Londres en Angleterre en 2007, à Paris en 2013 au Musée du Mont parnasse et en 2015.à la Fondation Cartier.